Lettre N°1 Georges Sand

Chacun a ses références, ses passions, pour moi c’est George Sand. Je ne connaissais que « La mare au diable » et «  la petite Fadette », deux romans qu’elle a écrit très vite et qu’elle destinait à un public plutôt éloigné de la lecture, de l’écriture et de la culture littéraire en générale.
George Sand  a écrit une centaine de romans, cinquante pièces de théâtre, « histoire de ma vie » en plusieurs tomes, Georges Lubin a rassemblé en 10 tomes de mille pages toute la correspondance de George Sand, travail monstrueux.
Je me suis senti tout petit devant ce personnage après avoir fait un calcul approximatif du nombre de pages qu’elle avait pu écrire durant toute sa vie, je suis arrivé au nombre de 77 000 pages, alors que moi, je n’avais lu que 7000 pages et elle en plus, elle en est l’auteur.
Je découvris que George Sand après son mariage, un peu précipité, mais vital à Paris avec Mr Dudevant, vint habiter au Château de Guillery  prés de Nérac en Lot et Garonne. Et qu’aussi grâce au roman de l’historien Hubert Delpont, « La naissance de George Sand », j’ai découvert qu’en 1825, six ans avant qu’elle ne devienne George Sand, Aurore Dudevant, née Dupin, avait écrit de nombreuses lettres dites de Cauterets, de Bordeaux, de Guillery.
Hubert Delpont nous dit : «  Mises en parallèles avec les romans qui se référent au Sud Ouest (Rose et blanche, Lavinia) et les souvenirs rapportés dans «  histoire de ma vie », ces lettres en confrontation, conduisent à une découverte capitale  les lettres de Guillery constituent bien l’acte de naissance de l’écrivain.
Quel ne fut pas ma surprise de constater que tout près de chez moi était né un bébé écrivain que j’admire profondément. Je découvris aussi que la motivation de ses lettres est due en grande partie à l’histoire d’amour platonique qu’elle eut avec Aurélien de Sèze, avocat à Bordeaux.
En discutant avec un ami avocat, j’appris qu’il connaissait très bien un avocat du nom de Stéphane de Sèze. Je le joignis très vite au téléphone où il me confirma ses liens avec la famille d’Aurélien de Sèze. Il me dirigea vers sa mère Claire plus au fait  de la dernière destination de la correspondance entre Aurore Dudevant et Aurélien de Sèze.
Je me retrouvais très vite au château d’Eyrans, tout près de Bordeaux, en compagnie de Mme Claire de Sèze et d’une de ses amies. Nous déambulions dans un couloir, très haut de plafond, le regard fixé sur les portraits des descendants de la famille de Sèze, des plus récents aux plus anciens.  Lorsque stupéfaction, au bout du couloir, bien accroché au mur, se tenait en face de moi à deux mètres du sol, le portrait d’Aurélien de Sèze, celui qui est à l’origine sans l’avoir vraiment voulu de la naissance de l’écrivain George Sand, et dont on a aucun dessin.
Cette période de la vie de George Sand m’intéresse beaucoup, j’ai le projet avec cette correspondance entre Aurélien de Sèze et George Sand (Aurore Dudevant), de retrouver, de construire comme un musicien pourrait le faire, la petite musique subtile de son âme, pour me rapprocher encore plus près d’elle.
Jean jacques Wuillaume